La taxinomie, Une jungle ! 
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    © Texte et Photos : MJX, sauf indication contraire. 
Règles de bonne pratique 
pour les collectionneurs de minéraux et de fossiles. 
I. LA TAXINOMIE, une jungle !  
1. Introduction 
Pour un amateur, l'une des principales difficultés réside
  dans l'identification des fossiles qu'il a pu récolter. 
  Sur le terrain, s'il est possible d'user des noms
  vernaculaires ou noms communs pour désigner provisoirement des taxons (des
  animaux, des végétaux, fossiles ou vivants) non déterminés, il convient ensuite
  de les identifier avec précision et pour cela d'utiliser le binôme latin
  spécifique qui seul permet d'éviter toute confusion ultérieure et qui devrait
  être connu et utilisé par tous (les scientifiques). 
  La taxinomie et la systématique sont issues de cette
  nécessité pratique de nommer de façon universelle les êtres que l'on reconnaît
  comme différents les uns des autres. 
1.1. Taxi ou taxo ? 
  La taxinomie (du grec ταξινομία taxis, rangement, et nomos, loi) est la
  partie de la biologie visant à établir une classification systématique des
  êtres vivants. C’est la science des lois de la classification des êtres vivants
  ou morts. Elle indique la procédure de leur description comparée, fournit les
  moyens de les identifier, et fixe les critères et les règles de classification. 
  C’est une science exacte au même titre que la physique ou les mathématiques. Le
  désordre apparent provient sans doute du fait que les scientifiques s’empressent
  un peu trop vite de donner un nouveau nom à leur découverte pour la postérité. 
  Souvent, un peu plus tard, voulant remettre un peu d’ordre, on réexamine,
  reclasse, regroupe et renomme les fossiles. La taxinomie est donc en
  perpétuelle évolution et il faut se tenir au courant des derniers éléments pour
  déterminer correctement ses trouvailles.  
  Le terme taxonomie fut inventé, pour définir la "la théorie des
  classifications". L'orthographe fut corrigée en taxinomie par Émile Littré
  mais l'autre forme reste pourtant très répandue. On écrira donc taxinomie. 
  La systématique, elle, recherche
  les critères de relation entre les organismes afin d'établir un ordre dans leur
  diversité. C’est donc l’utilisation de la classification , de la taxinomie. 
  La nomenclature, est la discipline « juridique » relevant de la taxinomie et de la systématique , qui a pour objet de définir et d'édicter   les règles d'attribution et de priorité des noms scientifiques des organismes   vivants (ou fossiles), appelés taxons. 
2. Les Principes de la Taxinomie. 
La taxinomie est une discipline de synthèse en constante
  évolution. Le but ultime est de mettre au point une classification naturelle
  des espèces pour dégager les entités évolutives, en tenant compte des rapports
  existant entre elles et de leur degré de complexité. Des bouleversements
  interviennent périodiquement dans la dénomination et l'ordre des groupes taxinomiques
  ou taxons, suite à de nouvelles
  études ou découvertes.  
2.1. Taxons.  
En taxinomie, un taxon est une entité conceptuelle qui est censée
  regrouper tous les organismes vivants possédant en commun certains caractères taxinomiques ou diagnostiques
  bien définis. 
  Ces caractères sont réputés homogènes en fonction de leur rang taxinomique, leur
  « poids », valeur taxinomique relative, étant laissé à l'appréciation
  des systématiciens. 
L'espèce constitue le taxon de base de la classification systématique.
  Plus le rang du taxon est élevé et plus le degré de ressemblance entre les
  individus concernés (plantes, animaux, champignons, bactéries) diminue, et
  inversement. 
En nomenclature traditionnelle
  (régie par les Codes de nomenclature), un taxon est :  
  - défini par sa circonscription,
    fondée sur une information scientifique ou encore taxinomique, notamment
    les caractères qui le distinguent de ses proches voisins. Cette
    information peut être de toute nature : morphologique, génétique,
    comportements culturaux, etc.
 
  - identifié par son nom correct. C'est une information essentiellement nomenclaturale, relevant
    des Codes internationaux de nomenclature propres à chaque discipline.
 
 
2.2. Rangs ou niveaux taxinomiques.  
Continuellement enrichie depuis sa création, la classification
  scientifique classique des espèces, actuellement désuète, mais encore très
  souvent utilisée, est issue de celle de Linné. Elle reste une classification
  importante car elle imprègne encore de nombreux écrits, souvent récents, ou
  même les manuels scolaires.  
Elle
  propose une hiérarchie codifiée et fixe en 7 rangs principaux et 5 rangs
  secondaires, présentée, dans l'ordre décroissant, de la façon suivante :  
Monde vivant : règne → embranchement, division ou phylum → classe → ordre → famille → tribu → genre → section → série → espèce → variété → forme 
(moyen mnémotechnique RECOFGE ou mieux : les rats essayent de courir où finissent les grands espaces.) 
exemple : pour l'homme ( Homo sapiens Linnaeus, 1758. ) 
( réf : http://fr.wikipedia.org/wiki/Homo_sapiens ) : 
  
    
      
        | Règne | 
        Animalia  | 
       
      
        | Embranchement | 
        Chordata  | 
       
      
        | Sous-embr. | 
        Vertebrata  | 
       
      
        | Classe | 
        Mammalia  | 
       
      
        | Sous-classe | 
        Theria  | 
       
      
        | Infra-classe | 
        Eutheria  | 
       
      
        | Ordre | 
        Primates  | 
       
      
        | Sous-ordre | 
        Haplorrhini  | 
       
      
        | Infra-ordre | 
        Simiiformes  | 
       
      
        | Micro-ordre | 
        Catarrhini  | 
       
      
        | Super-famille | 
        Hominoidea  | 
       
      
        | Famille | 
        Hominidae  | 
       
      
        | Sous-famille | 
        Homininae  | 
       
      
        | Tribu | 
        Hominini  | 
       
      
        | Genre | 
        Homo  | 
       
      
        | Espèce | 
        sapiens  | 
       
    
   
 
La plupart des disciplines admettent des rangs infraspécifiques :
  variété (ou race en zoologie) et forme, pour distinguer plus finement encore et
  séparer les individus présentant des caractères communs réputés stables, mais
  de faible valeur taxinomique. Une différence anatomique ne nécessitant pas la
  création d'une espèce distincte. Ici intervient la sensibilité personnelle du
  taxinomiste aux différences et aux similitudes, l'importance qu'il attribue à
  certains caractères. 
  Des rangs secondaires sont prévus en ajoutant le préfixe « sous- » à
ces rangs principaux.  
Les rangs taxinomiques utilisés en systématique traditionnelle pour
  la classification hiérarchique à l'intérieur des cinq règnes du monde vivant
  sont les suivants (par ordre décroissant) : 
  - Règne (Regnum)
 
  - Sous-règne (Subregnum) 
 
  
    - Superembranchement ou Superphylum (Superdivisio, Superphylum)
 
    - Embranchement, Division ou Phylum (Divisio, Phyllum)
 
    - Sous-embranchement, Sous-division ou Sous-phylum
      (Subdivisio, Subphylum) 
 
    
      - Super-classe (Superclassis)
 
      - Classe (Classis)
 
      - Sous-classe (Subclassis)
 
      - Infraclasse (Infraclassis) 
 
      
        - Super-ordre (Superordo)
 
        - Ordre (Ordo)
 
        - Sous-ordre (Subordo)
 
        - Infra-ordre Infraordo) 
 
        
          - Superfamille (Superfamilia)
 
          - Famille (Familia)
 
          - Sous-famille (Subfamilia)
 
          - Tribu (Tribus)
 
          - Sous-tribu (Subtribus) 
 
          
            - Genre (Genus)
 
            - Sous-genre (Subgenus)
 
            - Section (Sectio)
 
            - Sous-section (Subsectio)
 
            - Série (Series)
 
            - Sous-série (Subseries) 
 
            
              - Espèce (Species)
 
              - Sous-espèce (Subspecies) 
 
              
                - Variété (Varietas) ou Race
 
                - Sous-variété (Subvarietas)
                  ou Sous-race
 
                - Forme (Forma)
 
                - Sous-forme (Subforma)
 
               
             
           
         
       
     
   
 
  - En gras les 7 rangs principaux, en romaine les 5 rangs
    secondaires, en italique les noms latins. 
 
  - Les taxons aux rangs de race et de sous-race n'ont pas
    de noms scientifiques. 
 
 
2.2.1. Le règne  
C'est l'unité de classification la plus large. A l’école, on
  parlait de 3 règnes : le règne animal, végétal et minéral (qui n’est pas
  tout à fait un règne du monde vivant !).On distingue aujourd'hui 5 règnes. 
  - les procaryotes (bactéries et archéobactéries)
 
  - les protistes (eucaryotes unicellulaires)
 
  - les champignons (eucaryotes multicellulaires)
 
  - les animaux (eucaryotes multicellulaires), c'est à dire les êtres
    vivants qui se nourrissent de substances organiques végétales (herbivores)
    ou animales (carnivores, détritivores).
 
  - les végétaux (eucaryotes multicellulaires) qui exploitent
    généralement directement les ressources de leur milieu physique.
 
 
D'autres caractères permettent de distinguer ces deux règnes
  : les animaux sont plus mobiles, possèdent un système nerveux, des parois
  cellulaires fines, des organes internes ; les végétaux non. 
  Parmi les fossiles, on parle aussi de règne indifférencié, pour ceux qu’on ne peut mettre avec certitude
  dans une de ces catégories. 
2.2.2. L'embranchement
  (ou phylum)  
Il correspond à des types d'organisation qui indiquent les
  étapes de l'évolution. 
  A chaque étape, la vie s'est diversifiée à des degrés divers
  en nombres et en formes. 
  Ces divisions sont les Classes, les Ordres, les Familles,
  les Genres et les espèces. 
  Les affinités entre espèces sont soulignées par les unités
  supra spécifiques. Les espèces sont regroupées en genres, les genres en
  familles, les familles en ordres, les ordres en classes. 
2.2.3. Les classes  
La séparation des classes s'effectue sur des
  caractéristiques très générales comme l'allaitement pour caractériser les
  mammifères, animal à sang froid pour les reptiles. 
2.2.4. Les ordres  
Les organismes rattachés à un même ordre présentent des
  similitudes plus grandes que celles qui les affectent dans une même classe. 
2.2.5. Les familles  
Les organismes d'une même famille possèdent en commun des caractéristiques
  très précises et spécifiques. 
2.2.6. Les genres  
Ils correspondent à la réunion de toutes les espèces
  présentant des caractères communs. 
2.2.7. Les espèces  
L'espèce (l'unité biologique) se définit par trois critères
  : 
  -  La similitude morphologique et physiologique : ensemble de
  populations dont les individus se ressemblent plus entre eux qu'ils ne
  ressemblent aux autres.  Le classement
  traditionnel des espèces est basé sur des caractères morphologiques. Dans de
  nombreux cas, les critères sont basés sur la présence d'un caractère,
  s'opposant à son absence, considérée comme primitive (par exemple vertébrés et invertébrés).
 
  -  La répartition écologique et de distribution : au sein
  d'une même espèce plusieurs populations peuvent présenter des identités plus ou
  moins marquées. Lorsque ces populations sont géographiquement isolées et bien
  adaptées à leur habitat local par des formes différentes, on leur attribue le
  rang de sous-espèce. Si elles
  évoluent au point de perdre la faculté de se croiser entre elles, elles
  deviennent de nouvelles espèces.
 
  -  L'interfécondité :
  des variations peuvent également apparaître, tout en étant moins importantes,
  et sans contrarier l'interfécondité potentielle. On leur donne le nom de variétés.
 
 
Lorsque les espèces sont nombreuses, il est utile d'avoir
  recours à des niveaux taxinomiques intermédiaires : sous-classes, super ordres
  ou familles, par exemple. Ces valeurs intermédiaires traduisent les difficultés
  des systématiciens et constituent les raisons des changements réguliers qui
  interviennent dans la nomenclature. 
2.2.7.1. Combien d'espèces ? 
Pour Linné, au XVIIIème siècle le monde comptait environ 67000 espèces
  différentes. Aujourd'hui personne ne sait combien d'espèces existent sur la
  planète. Certaines extrapolations donne des estimations entre 8 et 12 millions.
  Témoignage des difficultés liées à la notion d'espèce, le nombre lui même
  d'espèces connues et décrites reste flou entre 1,5 et 1,8 millions. 
Un tableau approximatif peut être tracé : 
  - règne animal 1 320 000
    espèces dont : 
 
  
    - arthropodes 1 085
      000 espèces dont : 
 
    
      - insectes 950 000
 
      - arachnides 75 000
 
      - crustacés 40 000
 
     
    - mollusques 100 000
 
    - chordés 46 000
      dont : 
 
    
      - poissons 22 000
 
      - amphibiens 4000
 
      - reptiles 6500
 
      - oiseaux 9672
 
      - mammifères 4327
 
     
   
  - règne végétal 270 000
    espèces dont 
 
  
  - champignons 72 000
 
  - protistes 80 0000
 
  - procaryotes 4000
 
 
Environ 10 000 nouvelles espèces sont décrites chaque année. 
2.2.7.2.
  Polymorphisme  
On trouve dans la littérature scientifique des notions de
  polymorphisme 
  C’est le cas de l’homme et de la femme (facile) mais aussi
  par exemple chez certaines ammonites complètement différentes comme Costidiscus recticostatus et Macroscaphites yvani sans doute parce qu’on les trouve associées dans
  les mêmes terrains. Qui est le mâle, qui est la femelle ? Difficile à
  dire….Dans la logique des lois de la nomenclature, ils devraient porter les
  mêmes noms de genres et d’espèces…. 
2.3. La nomenclature 
2.3.1 Convention de
  nommage  
Depuis 1758, les animaux et les végétaux sont désignés par
  des noms latins ou des noms grecs latinisés pour conférer un caractère
  universel à la nomenclature des espèces. 
Pour les rangs de genre et au dessus (supragénériques),
  les noms sont simples : Ostrea, Hildoceras. Ils sont toujours écrits
  avec une majuscule 
  Au-dessous du rang de genre, tous les noms
  de taxons sont des combinaisons.
  On distingue plusieurs catégories de combinaisons : 
  - Entre genre et espèce, les
    combinaisons sont infragénériques et binominales:
    nom de genre, puis après indication du rang, une épithète infragénérique, par exemple le cèpe appartient à la
    section « Boletus sect. Edules » ;
 
  - Au rang d'espèce, les
    combinaisons sont spécifiques et binominales : Hexagonaria hexagona ;
 
  - Au dessous de l'espèce les
    combinaisons sont infraspécifiques et trinominales : Bollandia globiceps kleini  
 
 
Pour
  les rangs d’espèce et en dessous, les noms sont toujours en minuscule même
  s’ils proviennent de noms propres. 
À titre d'exemple, pour l'espèce humaine: 
  (vivant) → règne Animal → embranchement des Vertébrés →
  classe des Mammifères → ordre des Primates → famille des Hominidés
  → genre des Homo → espèce Homo sapiens  
Une espèce est donc désignée : 
  - par un nom générique (le genre) commençant par une lettre majuscule. S'il est
  suivi d'un nom entre parenthèses avec majuscule, il s'agit du sous-genre.
  Ainsi, Architectonica (Nipteraxis) plicata == > genre Architectonica, sous-genre Nipteraxis. Le
  nom est parfois abrégé, s’il n’y a pas d’ambiguité ( Turritella imbricataria,
  T. sulcifera ). Si le nom du sous-genre est le même
  que celui du genre, il est indiqué par une abréviation : s.s. ou s.str. (stricto sensus, sens
  strict). Nucula(s.s.) capillacea. 
  - par un second nom spécifique (l'espèce) dont la première lettre est obligatoirement
  une minuscule. 
Ce binôme (composé de deux noms) est imprimé en italique
  pour indiquer qu'il s'agit de mots latins. Le nom de l’espèce est l’ensemble du
  binôme et pas seulement l’épithète spécifique. La classification binominale,
  ainsi que d’autres aspects formels de la nomenclature biologique, constitue le
  « système linnéen » (du nom du naturaliste suédois Carl Linné qui l’a
  formalisée). 
- et enfin pour être complet , 
     - de l'initiale ou du nom du
  scientifique qui a décrit l'espèce en premier, généralement en majuscule, mais
  pas obligatoirement. 
     - ainsi que la date de parution de la
  publication. 
Lorsqu'il est indiqué "Emarginula costata Lamarck, 1802", on sait que
  l'espèce Emarginula costata a été
  décrite pour la première fois par Lamarck dans une publication scientifique
  datée de 1802. 
  Si le nom d'auteur est mis entre parenthèses, cela signifie
  que le taxinomiste indiqué a été le premier à décrire l'espèce mais sous un
  autre nom de genre que celui qui prévaut actuellement. Le nom est parfois
  abrégé (Lamk pour Lamark) 
  Quand on se réfère à une espèce non déterminée, ou qui n’est
  connue que partiellement ou par un seul individu, il est d’usage d’utiliser
  l’abréviation « sp. » au singulier (et « spp. »
  au pluriel) à la place de la seconde partie du nom scientifique ; de même,
  « sous-espèce » est abrégé en « ssp. »
  au singulier (et « sspp. » au pluriel), ces
  abréviations sont écrites en romain. 
  Ce système binominal linnéen offre l’avantage important d’indiquer
  l'apparentement de l'organisme en citant le genre auquel il appartient. En
  lisant les noms de Architectonica (Nipteraxis) plicata et de Architectonica (Nipteraxis) marginata, on
  sait que ces deux mollusques sont étroitement apparentés. 
  Cependant, dans la pratique (recherches, publications, communications…), de
  plus en plus l'anglais, se positionne en parallèle avec le latin et tente même
  parfois de le supplanter…Hélas pour les latinistes comme moi… 
2.3.2 Utilisation de suffixes 
  Le nom des taxons au-delà du genre sont généralement des dérivés du latin
  (ou latinisés) et reçoivent un suffixe attribué par défaut. Les noms
  résultant de cette règle ne s’écrivent pas en italique. On emploie parfois le
  même mot pour le nom d'un genre et une des espèces et/ou sous-espèces
  incluse(s) dans ce genre. C’est la tautonymie. 
  La nomenclature a établi une terminologie codifiée qui permet, au vu de la
  seule terminaison (ou suffixe) d'un taxon quelconque, de savoir quel est son rang
  taxinomique dans la hiérarchie systématique : 
  
    Rang \ Règne  | 
    Plante 
        Plantae   | 
    Algue 
        Protista   | 
    Champignon 
        Fungi   | 
    Bactérie 
        Bacteria   | 
    Animal 
        Animalia   | 
   
  
    | Embranchement, Division ou Phylum
     | 
    -phyta  | 
    -mycota  | 
      | 
      | 
   
  
    | Sous-embranchement, Sous-division
      ou Sous-phylum
       | 
    -phytina  | 
    -mycotina  | 
      | 
      | 
   
  
    | Classe
     | 
    -opsida  | 
    -phyceae  | 
    -mycetes  | 
      | 
      | 
   
  
    | Sous-classe
     | 
    -idae  | 
    -phycidae  | 
    -mycetidae  | 
      | 
      | 
   
  
    | Superordre
     | 
    -anae  | 
      | 
      | 
      | 
   
  
    | Ordre
     | 
    -ales  | 
    -ida (ptera chez les insectes)  | 
   
  
    | Sous-ordre
     | 
    -ineae  | 
    -ina  | 
   
  
    | Infra-ordre
     | 
    -aria  | 
      | 
      | 
      | 
   
  
    | Superfamille
     | 
    -acea  | 
      | 
      | 
    -oidae  | 
   
  
    | Famille
     | 
    -aceae  | 
    -ida  | 
   
  
    | Sous-famille
     | 
    -oideae  | 
    -inae  | 
   
  
    | Tribu
     | 
    -eae, ae  | 
    -eae  | 
    -ini  | 
   
  
    | Sous-tribu
     | 
      | 
    -inae  | 
    -ina  | 
   
  
    | Genre
     | 
    -us, -a, -um, -is, -os, -ina, -ium, -ides,
        -ella, -ula, -aster, -cola, -ensis,
        -oides, -opsis…   | 
   
 
On retiendra qu’on utilisera le suffixe –us pour donner un « genre » masculin, -a pour donner un « genre »
  féminin et –um pour donner un « genre » neutre. 
Pour les espèces, les suffixes sont également
  nombreux :  
-i : dérivé
  d’un nom patronimique ( lamarcki de Lamarck ) 
  -ae : précise que le nom de personne est
  féminin ( mariae de
  Marie ) 
  -orum : rapport à des
  masculins pluriels ( morelletorum des frères Morellet ) 
  -arum : rapport à des féminins pluriels () 
  -ensis :dérivé d’un nom géographique ( parisiensis de Paris ) 
  -ense : dérivé d’un nom
  géographique neutre ( grignonense de Grignon ) 
  -icus, -ica,
  -icum : indique une appartenance ( articus de l’Arctique ) 
  -nus, -na, -num : indique
  l’origine ( calvimontana de Chaumont en Vexin )  
2.4. Les clés de
  détermination.  
Les clés de détermination permettent d'identifier avec
  précision les espèces. Ceci suppose la reconnaissance préalable des caractères
  sélectifs propres à l'embranchement, la classe, l'ordre, la famille, le genre,
  avant de parvenir à l'espèce. 
  Lorsqu'un nom est attribué à l'échantillon, il est conseillé
  d'en vérifier la détermination en comparant l'exemplaire à un modèle déposé
  dans une collection de référence, une illustration ou une description précise
  de l'espèce. 
  Il existe des clés de détermination pour les différents
  groupes zoologiques et à chaque niveau taxinomique : clés des ordres, des
  familles, des genres, des espèces. 
3. Origine et évolution des modèles  
Toutes les classifications se présentent sous la forme d'un arbre
  (classement arborescent), depuis une racine incluant tous les êtres vivants
  existants ou ayant existé, jusqu'aux individus. Chaque nœud de l'arbre définit
  un taxon, qui groupe tous les sous-taxons qu'engendre le nœud. 
  Le scientifique suédois Carl von Linné (1707 - 1778)
  posa les fondations de la systématique, et fut l'auteur d'une classification
  dont les grands principes furent la base de la systématique scientifique
  jusqu'au milieu du XXème siècle.
  Cette classification traditionnelle fait encore partie du bagage culturel
  commun. Pourtant, elle reflète des causes de la diversité des êtres vivants (création
  divine) qui n’ont plus rien à voir avec ce que nous pensons aujourd’hui de ces
  causes (évolution). 
  Charles Darwin recommande en 1859 une classification purement généalogique.
  S’il y a eu évolution, les espèces doivent être classées selon leur degré
  d’apparentement évolutif. 
  Mais il faudra attendre près d’un siècle pour que nous y arrivions vraiment,
  et d'abord pour que nous acceptions la généalogie comme inaccessible (qui
  descend de qui ?) pour mieux nous concentrer sur la phylogénie (qui est
  plus proche de qui ?). Dans la deuxième moitié du XXème siècle est apparue l'approche
  phylogénétique pour laquelle le critère fondamental du choix de la
  classification est qu'elle doit refléter strictement la phylogénie,
  c'est-à-dire les degrés d’apparentement entre espèces. La notion même d'une
  telle phylogénie est une conséquence de la théorie de l'évolution, et le succès
  prédictif des arbres phylogénétiques une des preuves de cette théorie. 
3.1. La
  classification phylogénétique  
En parallèle au système de classification traditionnel basé sur des
  caractères morphologiques observables (phénotype) se développe donc aujourd'hui
  une classification phylogénétique basée sur les caractères génétiques (génotype).
  Celle-ci est plus difficile à établir, car des comparaisons de code génétique
  devenant exponentiellement coûteuses avec le nombre d'espèces considérées lui
  sont nécessaires. En revanche, cette nouvelle classification permet de mieux
  visualiser les embranchements du vivant tels que constitués par
  différenciations progressives au cours du temps. Il est évident qu’elle est
  difficilement applicable aux fossiles (sauf si vous croyez à Jurassic Park). 
  D'après la classification en 5 règnes, au cours de l'évolution cellulaire
  des organismes s'est produite une coupure fondamentale qui distingue le groupe
  des eucaryotes et celui des procaryotes. 
  Les procaryotes sont unicellulaires, et leur matériel génétique n'est pas
  enfermé dans un noyau. Ils possèdent des enzymes localisés dans la paroi
  cellulaire et se multiplient par scissiparité. Ils constituent le premier
  règne. 
  Tous les autres organismes sont appelés des eucaryotes. Leur matériel génétique
  est enfermé dans un noyau ; ils possèdent des organites cellulaires, la
  multiplication cellulaire a lieu par mitose et ils présentent souvent une
  reproduction de type sexuée. 
  Les eucaryotes peuvent être unicellulaires ou pluricellulaires. Les eucaryotes
  unicellulaires sont appelés des protistes et constituent le deuxième règne. 
  Enfin, les eucaryotes pluricellulaires sont divisés en 3 règnes, les champignons,
  les métaphytes (végétaux chlorophylliens) et les métazoaires (animaux
  pluricellulaires). 
  A la fin du XXè siècle, cette classification basée
  sur la phylogénèse prend de plus en plus le pas sur les classifications
  anciennes basées sur des choix subjectifs de critères de comparaison.
  L'approche phylogénétique amène à considérer comme séparations les plus
  anciennes celles entre eubactéries, archées et eucaryotes, sans qu'il y ait un
  consensus sur la séparation la plus ancienne (le groupement procaryote dans le
  tableau est une hypothèse parmi d'autres). 
  L'approche phylogénétique demande que les taxons soient limités à ceux qui
  respectent les deux conditions suivantes : 
  - tous les individus du
    taxon descendent d'un individu ancestral particulier ;
 
  - tous les descendants de
    cet ancêtre particulier sont dans le taxon.
 
 
On parle alors seulement de taxon monophylétique ou clade.
  Cette contrainte a amené des modifications fondamentales de la classification
  scientifique, certaines renversant le « sens commun » modelé par
  l'héritage culturel. Ainsi les dinosaures n'ont pas disparu, la systématique
  moderne incluant les oiseaux dans le groupement « dinosaures ». 
  Parmi d'autres exemples, les taxons traditionnels comme reptiles, poissons, algues, n'ont pas droit de cité en systématique phylogénétique, car
  considérés polyphylétiques (origines multiples) ou paraphylétiques (incomplets). D'autres ont survécu, comme champignons, animal (métazoaires)
  ou mammifères.  
  Remarquons qu'il n'y avait rien d'évident à ce que tous les animaux multicellaires partagent un ancêtre commun qui les sépare
  de tout végétal ou champignon. 
4.
  Conclusion  
Selon les publications, on trouve à ce jour des classifications de tout
  type, depuis la classification traditionnelle à peine remaniée, jusqu'aux
  classifications strictement phylogénétiques en passant par différents mélanges,
  par exemple gardant les catégories, mais s'alignant sur les découvertes
  récentes en matière de phylogénie. 
  Bref, une jungle ! 
Marc Jauniaux 
5. Références :  
http://fr.wikipedia.org/wiki/taxinomie 
  La bible de la taxinomie : Code International de
  Nomenclature Zoologique ( ICZN : International Code
  for Zoological Nomenclature) – adoptée par la XXème
  Assemblée Générale de l’Union Internationale des Sciences Biologiques , 1985,
  International Trust for Zoological Nomenclature in
  association with British Museum (Natural History) London. 
  http://www.ucmp.berkeley.edu/help/taxaform.html : le taxon lift de l’UCMP (en anglais) 
  http://tolweb.org/tree/phylogeny.html : tree of life (en anglais) 
 
  
 
   
     
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	    2308 
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		   taxonomie en anglais  | 
	   
	  	  
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		   taxonomie  | 
	   
	  	  
	    2310 
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		   exemple de taxinomie  | 
	   
	   
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